Culture | Abrutissement de masse
Neuf fois sur dix, je me trouve devant la télévision en rentrant le soir. Quelle vie ! Je passe d’un écran à un autre et sans m’en rendre compte - et même si c’était le cas, c’est déjà trop tard - la téloche me manque !
J’ai fait récemment une cure de livres, plus exactement de romans : « The Rule Of The Four », « Angels & Demons », « Moon Palace », « Oracle Night ». J’ai failli décrocher de la télémanie - mais alors failli - pour retomber aussitôt dans des profondeurs insoupçonnables.
Guettant inlassablement les numéros que j’ai alignés pour le Jackpot du jour, j’arrive encore à m’émerveiller du temps qu’il fera demain à mon réveil. Nuageux ou pluvieux ? Question d’une importance capitale.
Cher lecteur, si je te demande ce que c’est Dallas, Columbo, Friends ou encore Beverly Hills, je suis sur que, prestement, tu sauras me répondre et y rajoutant des détails croustillants sur la vie de Rachel ou de Jason…Ah ! Les People ! On y a accès maintenant pour moins d’un Euro…
Avant d’avoir vu certaines épisodes de Friends, je me posais la question sur la probabilité d’avoir ma meilleure amie comme ma maîtresse. Maintenant, j’y crois presque les yeux fermés! Même, je me dis que peut-être tous les petits groupes d’amis sont finalement plus que des amis ! A voir !
J’ai entendu, l’autre jour, que les tous premiers dans le classement des meilleures ventes de chansons sont des chansons pour enfants ( ?). Est-ce du au fait que les adultes ne s’y intéressent plus ou est-ce parce que ces chansons-là sont tellement plus faciles à digérer pour notre cerveau ?
Je sais, lecteur, que je me pose moult questions dont je n’arrive pas à donner les réponses probables.
Les émissions (intéressantes) ayant trait à la littérature, au théâtre, à la musique (oui !) sont souvent reléguées à la toute dernière partie de soirée. Comme si on attendait que tous les « autres » soient partis dormir ! Des fois, je reste mais cela ne m’aide pas beaucoup pour mon taf de demain. Alors, basta !
La culture, ne serait-ce que générale, semble appartenir à une population d’individus atypiques, jugés intellectuels, cérébraux et fort ennuyeux.
Le reste de mortels est voué à s’extasier en écoutant les ahanements (ah… ah…) d’un candidat chanteur issu d’une sélection rigoureuse par téléphone effectuée par des millions de téléspectateurs anonymes. Dont moi!
Nos parents, il faut l’avouer, même ayant grandi durant la colonisation, possèdent une très grande culture littéraire et scientifique. Cela mérite qu’on se pose la question pour nous- mêmes, avatars de jeux informatiques et adeptes de bruit mielleux du clavier Azerty dernière génération.
La culture occidentale, bien qu’ayant fortement avancé dans d’autres domaines, cultive (n’est-ce pas ironique ?) la simplicité d’esprit pour tout le monde. Les écrivains contemporains étant synonymes de textes incompréhensibles et d’efforts colossaux d’interprétation.
D’un autre coté, la culture de masse, devenue depuis peu mondiale, se résume à des icônes musicales factices, se fanant au gré du marchandage et des scandales de pédophilie, de drogue ou de vie de débauche.
Entre-temps, je prends l’air malin en arborant mon T-shirt à la mode, confectionné dans un de ces pays que j’ai du mal à situer sur un planisphère, mais qu’est ce que c’est tellement bon de me réjouir dans mon ego démesuré !
Ce qu’ils vont hériter mes gosses, je me le demande encore…
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