/**/

Tuesday, April 24, 2007

Mon village au bout du monde

Mes parents habitent dans une maison traditionnelle batie il y a 60 ans dans la banlieue de Tana. Mon village est un petit village, à peine mille habitants, situé sur un monticule de terre en forme de forteresse. Le ravin qui entourait le village est depuis longtemps transformé en route, même s'il n'est pas encore goudronné. Tous les jeunes sont partis ailleurs pour travailler. D'autres sont venus y vivre depuis ces dernières annèes. Moi, j'y ai grandi et moi aussi je l'ai quitté.

En plein milieu de ce village se trouve un monument imposant: l'église. Dans cette église, les notables (les riches) ont leurs places reservées. Un parking a été aménagé á l'exterieur pour recevoir tous les paroissiens qui viennent de loin pour assister à la messe de dimanche. Et le dimanche, de surcroit à Paques, l'église est pleine, les voitures sont nombreuses et brillantes, bien polies. Les notables prennent leurs places, marquent leurs territoires et le peuple, en masse, s'entasse autour. Certains suivent la messe à l'exterieur faute de places.Il est inutile de rappeler que toute la semaine avant Paques, l'eglise etait pleine tous les soirs.

Depuis quelques temps, ils ont installé un clocher electrique dans cette eglise et ils ont fait monter le nef (tilikambo) si bien qu'on entend des dongs toutes les demi-heures. L'église et ses fideles affichent ainsi leur opulence et leur aisance au milieu de mon petit village.

Je me promènais alors tous les soirs dans les petites ruelles de mon enfance. Certes, de grandes maisons sont venues s'implanter un peu partout et des renovations ont été faites mais l'ínsalubrité est omniprésente.

Pour conclure, il me semblait plus urgent d'aider les pauvres de mon village, de leur assurer un milieu de vie sain, avant d'ínvestir dans un nouveau clocher.

L'eglise n'a-t-elle pas aussi un role social à jouer dans son périmètre immédiat au lieu d'être une simple vitrine de la puissance des gens de foi?