Quand j’ai débarqué, les premiers jours, mes oncles et tantes m’ont proposé de faire le tour des familles. Etant donné qu’ils sont presque tous à Tana, cela ne nous a pris qu’une semaine environ. J’ai revu des cousins et cousines que je ne voyais qu’en photos. Ils ont grandi tous ! Il y en a même qui sont maries. A 20 ans, on se marie déjà ici et la fille attend son premier mome. C’est un autre monde !
Mais on a juste un peu parlé comme ça. Sans plus.Ils se méfiaient de moi peut-etre…
Apparemment, ils ont eu certaines consignes mais le tour fini, on est descendu à Vontovorona et ils m’ont dit :
« Tes parents nous ont dits de t’amener ici, chez la grand-mère! Tu vas rester un peu le temps que tes papiers soient réglés en France et après tu pourras repartir ! »
La belle vie, donc. Des vacances !
Et puis, ils sont partis.
Il y a une autre famille qui vit ici. Le mec s’appelle Rakoto-quelque chose et sa femme Hélène. On l’appelle Rakoto tout court. Ils ont six enfants. Ils aiment faire des gosses, ces malgaches…
C’est eux qui aident ma grand-mère pour les travaux et tout ça. Et tout le monde travaille, sauf la dernière qui est encore trop petite. De ce qu’on m’a dit, ils vont à l’école le matin et l’après-midi, ils sont dans les champs.
La grand-mère nous a présentés:
« - C’est le fils de Jaona qui habite en France. Il va passer des vacances ici avec nous et il va nous aider de temps en temps »
Ila étaient presque en adoration devant moi, ils me regardaient avec des grands yeux. Je ne savais pas trop quoi faire, je reste poli et puis maintenant je n’ai qu’une envie : prendre l’avion et me tailler d’ici.
Le soir, je traînais un peu dans le village pour voir.
Tout au long de la grande route qui traverse la ville, il y a plein d’« épiceries ». Mais, il y a de tout là -dedans. J’y vais souvent pour acheter mes clopes.
Il y en a une qui est bien, assez propre. Epicerie « Fanantenana » . C’est un mec assez vieux, 40 ans peut-être, qui fait la caisse. Des qu’il a vu que je ne parle pas très bien le malgache, il a commencé à parler le français. Il me demande si je connais une « Volatiana » qui habite à Paris. Il dit que cela fait deux ans que sa fille est partie étudier là -bas et qu’ils ont du beaucoup économiser pour la faire partir.
A l’époque ou je traînais avec les potes malgaches, je connaissais une Volatiana qui était à Cachan.